Un cirque à ciel ouvert
Il ferme les yeux. Il l’imagine. Une grande tente rayée rouge et blanc, dressée au centre du monde. Trump, costume brillant, chapeau haut-de-forme. Il hurle. Il gesticule. Il jongle.
« Le Canada nous traite mal ! Ils profitent de nous ! »
Les projecteurs illuminent la scène. 25 % sur l’acier ! 10 % sur autre chose ! Il lance ses chiffres dans l’air comme des balles de jonglage, sous les applaudissements de son public. Pas de logique. Juste du bruit.
Dans les coulisses, les vraies décisions se font. Un conseiller hésite : « Peut-être veut-il renégocier un accord commercial ? »
Un stratège chuchote : « Peut-être veut-il simplement montrer qu’il est fort. »
Padreso soupire. Peu importe. Les dommages sont réels.
La tactique du chaos
Trump ne veut pas juste taxer. Il veut inquiéter. Il laisse planer l’incertitude. Quels produits seront touchés ? Quand ? Combien de temps cela durera-t-il ? Même les Américains qui en subiront les conséquences n’en savent rien. Et c’est exactement le but.
Un Canada qui doute, c’est un Canada qui hésite. Un Canada qui hésite, c’est un partenaire économique affaibli. Alors Trump brandit son marteau tarifaire et tape au hasard, comme un gamin sur une taupe dans une foire. L’acier, l’aluminium, les semi-conducteurs… tout y passe. Pas parce que c’est logique. Mais parce que ça fait du bruit.
Une vendetta personnelle ?
Padreso sourit, amer. Il voit un autre numéro dans ce cirque : la marionnette Trudeau.
Trump ne l’aime pas. Trop progressiste. Trop poli. Trop propre sur lui. L’antithèse de l’homme de Mar-a-Lago.
En 2018, Trudeau avait osé critiquer les tarifs sur l’acier canadien. Trump l’avait traité de « faible et malhonnête ». Aujourd’hui, l’histoire se répète. Même pièce, nouveaux tarifs.
Une vengeance ? Peut-être.
Un jeu dangereux
Le problème avec le cirque Trump, c’est que le feu n’est pas un simple effet pyrotechnique. Ce feu brûle vraiment.
Prenons un exemple.
Le lait canadien. Si Trump impose une taxe de 25 % sur le lait exporté aux États-Unis, deux options s’offrent aux Américains :
-Payer plus cher. Résultat ? Une hausse des prix pour les consommateurs.
-Acheter ailleurs. Résultat ? Le Canada perd son marché, les producteurs doivent écouler leur stock ailleurs, et les agriculteurs souffrent.
Un jeu à somme négative. Personne ne gagne.
Et nous, que fait-on ?
Padreso pose sa main sur son clavier. L’écran reflète son visage. Il faut agir.
Chrystia Freeland a une idée. Publier une liste détaillée des produits américains qui seront visés par des représailles.
Pourquoi cette liste ? Parce qu’elle n’est pas une simple menace, mais un levier de négociation. Elle met une pression directe sur les entreprises américaines, qui, elles, ont du poids politique à Washington.
C’est une goutte d’eau dans l’incendie, mais chaque goutte compte.
On ne peut pas éteindre seul ce brasier, mais on peut éviter de le laisser ravager tout sur son passage.
Le cirque Trump est en marche. Il fera son show. Il fera du bruit. Mais à la fin, quand la fumée retombera, il faudra reconstruire.
D’ici là, chacun doit faire sa part. Acheter local. Soutenir nos industries. Faire savoir à l’Amérique que nous ne sommes pas de simples spectateurs.
Le rideau se lèvera encore et encore, mais le Canada ne sera pas l’acte de disparition de ce spectacle chaotique.
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