Il y a des moments où l’on regarde le monde et l’on se demande : combien de temps cela peut-il durer avant que tout s’effondre ? Trump, c’est un peu ça. Une flamme qui brûle tout sur son passage, une tornade d’insultes, de provocations et de déclarations choquantes qui nous pousse à réagir, à nous indigner, à parler sans cesse de lui. Mais au fond, cette flamme qu’il attise ne pourrait-elle pas finir par le consumer lui-même ?
Prenons l’exemple récent du Forum économique de Davos, où son discours a une fois de plus incarné cette stratégie du chaos. « Venez produire en Amérique ou préparez-vous à payer des droits de douane », a-t-il lancé. Une menace qui a attiré autant d’applaudissements que d’inquiétudes. Ses provocations, comme celles envers le Canada et le Mexique, révèlent une tendance à jouer avec des allumettes au-dessus d’un baril de poudre.
Quand on joue avec le feu, on croit toujours qu’on peut le maîtriser. Trump semble croire qu’il est intouchable, qu’il peut manipuler ses partisans, défier ses adversaires et marcher sur les principes sans jamais en payer le prix. Mais une question se pose : si nous répondons à tout, nous alimentons son feu. Si nous restons silencieux, nous risquons de laisser ses flammes s’étendre. Alors, que faire quand la flamme brûlera quoi qu’il arrive ?
La réponse réside dans notre capacité à choisir nos batailles et à agir stratégiquement. Ursula von der Leyen, lors de son discours à Davos, a montré une voie possible : défendre des principes sans renoncer au pragmatisme, chercher de nouveaux alliés et tenir tête sans entrer dans une escalade stérile. À l’image de sa main tendue à la Chine et de son appel à renforcer le multilatéralisme, il est possible de répondre de manière ciblée, en canalisant les énergies vers des alternatives constructives.
Mais l’histoire nous enseigne une chose : les figures polarisantes, celles qui tirent leur pouvoir du chaos, finissent souvent par tomber dans le piège qu’elles ont elles-mêmes tendu. Les surtaxes qu’il brandit comme une arme ultime, la guerre commerciale qu’il alimente, ne font que saper les fondements mêmes du libre-échange et isoler les États-Unis sur la scène mondiale. Toute flamme finit par s’essouffler si elle manque de combustible, et Trump risque de s’étouffer dans ses propres excès.
Alors, que faire face à ce genre de personnage ? Peut-être que la meilleure réponse est de simplement observer. Regarder Trump continuer à jouer avec le feu, jusqu’à ce qu’il en perde le contrôle. Car, tôt ou tard, ceux qui construisent leur pouvoir sur le chaos finissent par en devenir prisonniers. Ce n’est pas une question de si, mais de quand.
Et en attendant, à nous de garder la tête froide. Ne pas tomber dans son jeu, ne pas nous perdre dans l’émotion qu’il cherche à déclencher. Observer, analyser et agir quand cela compte vraiment. Parce qu’à force de jouer avec le feu, il y a une certitude : on finit toujours par se brûler.
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