mercredi 31 janvier 2024

"Cet outil politique cupide, la polarisation"

 


« La polarisation en politique, souvent motivée par une quête de pouvoir plutôt que par le service du bien commun, crée une société divisée et érode les fondements de la démocratie, mettant en lumière l'importance cruciale d'une gouvernance plus inclusive et respectueuse pour l'avenir de notre société. »


Un Appel à l'Unité et à la Gratitude : Leçons d'un Voyage en Guadeloupe


Dans un monde souvent divisé par des conflits incessants et des désaccords futiles, un récent voyage en Guadeloupe m'a offert une perspective rafraîchissante et profondément nécessaire. La beauté époustouflante de cette terre, avec ses plages immaculées, ses forêts luxuriantes et son eau cristalline, sert de puissant rappel de la merveille que représente notre planète. Cependant, ce qui ressort encore plus de cette expérience, c'est la prise de conscience aiguë du contraste entre cette beauté naturelle et les querelles humaines qui semblent si insignifiantes en comparaison.

Nous vivons dans un paradis terrestre, un fait que nous oublions trop souvent, pris dans le tourbillon de nos vies quotidiennes et de nos luttes de pouvoir. La Guadeloupe, avec sa sérénité et sa splendeur, symbolise tout ce que nous risquons de perdre si nous continuons sur la voie de la division plutôt que celle de l'unité. Elle nous interpelle pour que nous soyons reconnaissants de l'incroyable cadeau qu'est notre monde et pour que nous travaillions ensemble pour le préserver.

L'harmonie et la paix semblent être des objectifs lointains, mais ils sont indispensables pour sauvegarder les trésors que la terre nous offre. Notre voyage collectif devrait être marqué par un effort pour surmonter les peurs qui nous divisent. Ces peurs, souvent alimentées par l'ignorance et la cupidité, sont les véritables ennemis de notre prospérité commune. En les éliminant, nous pouvons espérer faire un pas vers une coexistence plus pacifique.

La Guadeloupe m'a enseigné que la seule maison que nous ayons mérite notre plus grand soin et notre soutien inconditionnel. Nous n'avons pas le luxe de nous perdre dans des conflits autodestructeurs. Si nous continuons sur cette voie, nous pourrions bien devenir la première espèce à s'autodétruire dans l'histoire de cette planète, une réflexion sombre qui souligne notre responsabilité collective.

Notre cupidité, identifiée comme notre plus grande faiblesse, nous menace constamment. Elle nous incite à exploiter sans réfléchir les ressources précieuses de la terre, à nous battre pour des gains éphémères, et à oublier que dans notre quête insatiable, nous risquons de perdre ce qui est véritablement irremplaçable. La beauté de la Guadeloupe n'est qu'un exemple de ce que nous sommes appelés à protéger.

En conclusion, mon voyage en Guadeloupe m'a rappelé l'importance de la gratitude, de l'unité et de l'action collective pour le bien de notre planète. Il est temps de mettre de côté nos différences et de collaborer pour préserver les merveilles de notre monde. Car en fin de compte, la terre ne se souviendra pas de nos querelles, mais de la manière dont nous avons choisi de vivre et de prendre soin d'elle.

jeudi 18 janvier 2024

La Métaphore de la Maison Brisée et le Plaidoyer de Trump.




 

Chers lecteurs,

Dans le tourbillon de la politique américaine, une métaphore frappe l'imaginaire avec une acuité presque poétique. Imaginez, si vous le voulez bien, un enfant confronté à sa mère, après que ses amis aient saccagé leur maison. « Ce n'est pas ma faute, ils m'ont mal compris», plaide-t-il. Cette image simple mais chargée de sens, trouve un écho étrange dans la situation actuelle de Donald Trump face à la Cour suprême des États-Unis.

L'ex-président, dans un mémoire récemment présenté, se défend contre l'accusation d'inéligibilité. Il soutient que sa disqualification priverait des millions d'électeurs de leur droit de choix, un argument qui détourne astucieusement l'attention de sa responsabilité dans les événements du Capitole. Comme l'enfant de notre métaphore, Trump semble jouer la carte de l'innocence, s'érigeant en victime d'une méprise collective.

Pourtant, la question demeure : peut-on vraiment séparer les paroles incendiaires de Trump de l'assaut violent sur le Capitole ? L'homme qui a attisé les flammes de la discorde et de la contestation électorale peut-il réellement prétendre n'avoir été qu'un spectateur ? La réponse semble évidente, mais Trump, habile dans l'art de la rhétorique, brouille les pistes, se présentant non comme un instigateur, mais comme un défenseur de la liberté d'expression et de l'intégrité électorale.

C'est là que la métaphore de l'enfant et de la maison brisée prend tout son sens. Elle illustre autant un déni de responsabilité qu'une tentative de redéfinir la réalité. En s'affirmant innocent, Trump nie son implication dans les événements tout en remettant en question les fondements mêmes de la responsabilité que de la vérité politique.

Alors que la Cour suprême se prépare à trancher, nous sommes confrontés à un enjeu qui dépasse de loin les questions juridiques : celui de la responsabilité individuelle dans le cadre de la vie publique. L'affaire Trump n'est pas seulement le procès d'un homme, mais le reflet d'une société qui doit choisir entre accepter une réalité inconfortable ou adhérer à une fiction confortable.

En tant qu'observateur de la scène politique, je ne peux m'empêcher de penser que cette affaire révèle davantage qu'un simple conflit juridique. Elle dévoile une fracture profonde dans notre perception de la réalité et de la politique. Si nous choisissons d'ignorer les faits au profit de narrations politiquement opportunes, ne risquons-nous pas de nous retrouver, comme l'enfant de notre histoire, au milieu d'une maison brisée, incapables de reconnaître notre propre rôle dans sa destruction ?

Il est temps, mes chers lecteurs, de regarder au-delà des mémoires et des plaidoyers, et de nous interroger sur la nature de la vérité et de la responsabilité dans notre société. Car, comme le montre si clairement la métaphore de l'enfant et de la maison brisée, la réalité que nous choisissons d'embrasser façonnera inévitablement l'avenir de notre démocratie.

Avec une profonde réflexion,

Padreso

mardi 16 janvier 2024

Dans un roman, l'auteur décide de la fin. En politique, ce sont les électeurs.



« Comme tous les peuples de ce monde, les américains raffolent des histoires remplies d'intrigues, de rebondissements et d'affrontements entre le bien et le mal à l'image de leur politique et comme tous les peuples de ce monde, ils ne doivent jamais perdre de vue que c'est uniquement leur vote qui affectera positivement leur santé, leur éducation, leur économie, leur démocratie, leur justice, égalité et sécurité. »

Cette affirmation succincte mais puissante souligne la distinction fondamentale entre la fiction et la réalité démocratique. Dans un roman, l'auteur exerce un contrôle souverain sur le destin des personnages et l'issue de l'intrigue. Les lecteurs, bien qu'immergés dans l'histoire, restent des spectateurs passifs du déroulement et de la conclusion imaginée par l'écrivain.

En politique, toutefois, la métaphore se transforme. Les électeurs ne sont pas de simples spectateurs; ils sont les auteurs collectifs de l'histoire de leur nation. Chaque vote est un pinceau qui contribue à la toile de l'avenir commun. C'est une expression puissante de la volonté populaire, où le dénouement ne repose pas sur une seule plume, mais sur la somme des choix de millions de citoyens.

Cette distinction met en lumière la beauté et le poids de la démocratie. Contrairement à un roman préétabli, le cours de la politique est dynamique et souvent imprévisible, car il est façonné par les actions, les décisions et les interactions de tous les membres de la société. C'est un rappel que dans une démocratie, la responsabilité de décider de la fin de l'histoire – et du commencement d'une nouvelle – est partagée et réside dans les mains de chacun.

dimanche 14 janvier 2024

Depuis quand un politicien se proclamant le sauveur d'une nation scande-t-il "Haïssons-nous les uns les autres"?

 




Lorsque l'on regarde les récents développements politiques aux États-Unis, il est difficile de ne pas se poser cette question. Les événements et décisions de ces derniers mois ont mis en lumière la profonde polarisation et la politisation de l'arène politique américaine, remettant en question le rôle même de la démocratie dans ce pays. Les décisions de la Cour suprême de droite sur l'avortement pour ne nommer que celle-là, ainsi que la montée en puissance d'une figure politique polarisante comme celle de Donald Trump, ont incité de nombreux observateurs à s'inquiéter de l'avenir de la nation.

La Cour suprême des États-Unis, souvent considérée comme la gardienne de la Constitution et de l'équilibre des pouvoirs, semble avoir été infiltrée par une idéologie partisane. Les récents jugements ont ébranlé des fondements sociaux et légaux établis, mettant en danger la diversité et les droits fondamentaux. L'annulation partielle de la dette étudiante, la remise en cause de l'affirmative action et la remise en question des droits des couples de même sexe sont autant de signes inquiétants de cette tendance. La Cour suprême, censée être une institution impartiale, est devenue le théâtre d'une lutte idéologique, sapant ainsi sa crédibilité et sa légitimité.

D'un autre côté, les figures politiques émergentes paraissent de plus en plus enclines à attiser les flammes de la division. La polarisation de la société américaine est exploitée pour des gains politiques à court terme, sans considération pour les conséquences à long terme. Les discours incendiaires et les déclarations provocatrices sont devenus la norme, et le compromis semble être devenu un concept étranger. Les politiciens qui devraient être des unificateurs et des défenseurs de la démocratie se livrent à des attaques incessantes les uns contre les autres, alimentant ainsi le ressentiment et la division parmi les citoyens.

Il est temps de se rappeler que la politique ne doit pas être un jeu de « Haïssons-nous les uns les autres», mais plutôt un moyen de construire un meilleur avenir pour tous. Les États-Unis sont une nation fondée sur des idéaux de liberté, d'égalité et de démocratie, et il est essentiel de préserver ces valeurs fondamentales. Il est également essentiel de revenir à des principes de respect mutuel, de dialogue constructif et de compromis pour surmonter les défis qui se dressent devant nous.

Les électeurs ont un rôle crucial à jouer en élisant des dirigeants qui cherchent à rassembler plutôt qu'à diviser, à résoudre les problèmes au lieu de les exacerber. La démocratie est un bien précieux qui doit être défendu et protégé. Les divisions profondes et la polarisation ne feront que miner la stabilité et la prospérité de la nation.

En fin de compte, il est temps pour un changement de cap. Les sauveurs politiques ne devraient pas inciter à la haine, mais plutôt à la réconciliation. La politique devrait être un moyen de construire des ponts au lieu de construire des murs. L'avenir des États-Unis dépend de notre capacité à nous rappeler que nous sommes tous dans le même bateau, et que pour avancer, nous devons travailler ensemble, main dans la main, dans un esprit de respect mutuel et d'unité.

vendredi 5 janvier 2024

Poême pour mon ami Michel.

 




Dans l'ombre de la nuit s'étend une toile,

Où se tissent les fils d'une amitié sans égale.

Depuis cinquante-cinq ans, les cœurs en écho,

Naviguent les eaux du temps, sans jamais trouver de fardeau.


Toi, le gardien vigilant de l'amitié sincère,

Qui veille sur les liens comme un phare solitaire.

Face à la marée montante d'une ère divisée,

Tu cherches à ramener les âmes égarées.


Dans le jardin de ton esprit où fleurit la création,

Tu éjectes ta folie, une douce libération.

Les mots sont ton refuge, la plume ton épée,

Dans le livre de la vie, c'est toi qui es l'apothéose.


Mais voilà que l'ami, dans l'ombre de Trump, se perd,

Ses paroles deviennent un écho redondant, un univers.

Newsmax en toile de fond, il semble s'éloigner,

Et toi, avec patience, tu cherches à le ramener.


"Reviens", souffle le vent dans les feuilles du temps,

"Ne laisse pas la folie consumer l'esprit d'antan."

Toi, qui a toujours su guider les âmes à la maison,

Fais appel à ton cœur, à ton inépuisable raison.


Car l'amitié, comme la vérité, est un trésor inaltéré,

Un joyau poli par les années, par les rires partagés.

Gardien de ce sanctuaire, ne laisse pas la peur,

Te voler l'éclat des jours, la chaleur des cœurs.


Et si le chemin devient sable mouvant sous tes pas,

Souviens-toi que l'amour triomphe toujours, ici et là.

Pour chaque mot de division qui cherche à séparer,

Il y a un vers de poésie pour nous réunifier.

Comblé




 

Je suis arrivé seul et repartirai seul

Le monde a comblé le vide.

Je m'engage sur cette route humble et nu

Comme un vers

Savourant chaque jour

Passé entre ces murs.


Ton de la campagne le 5 janvier 2024



C'est normal que des pays versent de l'argent au patrimoine d'un président américain?

Le peuple:

"Non!"

Donald:

C'est la faute à Biden!😇

 

Fil de vie-Épisode 2-¨Menteur-Tricheur-Hypocrite"

Nous sommes le 3 ième vendredi de septembre 1960. Il pleut.C’est ma première année d’école primaire. J’ai 5 ans.La maîtresse Dubreuil qui, raconte-t-on a déjà arraché les oreilles de plusieurs petits élèves turbulents, est une institutrice dans la cinquantaine, célibataire, au long corps maigre, au visage austère voire acariâtre et portant de grosses lunettes noires. Le vendredi après-midi est consacré au dessin. Elle fait donc , en cette fin de journée, le tour de la classe pour surveiller les dessins des élèves. Arrivée à mon pupitre, elle s’aperçoit que je n’ai pas utilisé le cahier de dessins tel qu’elle nous l’avait ordonné au début du cours mais plutôt une feuille brouillon pour exécuter mon dessin. La raison est fort simple et enfantine. Je ne me croyais pas être assez bon pour utiliser le cahier ¨officiel¨ de dessins qui avait coûté cher à mes parents. Voyant que j’avais désobéi à sa consigne , elle s’empare alors de mon beau cahier à dessins et y inscrit en grosses lettres rouges sur trois pages doubles les mots ¨Tricheur-Menteur-Hypocrite¨. Elle me saisit ensuite par les cheveux et m'entraîne jusqu’à l’avant de la classe.Seuls mes pieds touchent le sol durant cet excès de rage inexcusable . Haut et fort , devant tous mes compagnons, elle proclame ensuite que c’est ce qui arrive à ceux qui n'écoutent pas. Sa main droite agrippe encore fermement mes cheveux quand elle s’écrie en tournant son visage de sorcière vers moi: `` Mais , tu ne pleures pas ? Et de sa main gauche, elle sort brusquement la longue règle qui se trouve sur la bordure du tableau noir derrière elle et avant qu’elle n’ait le temps de s’en servir contre moi, je comprends qu’il est temps de verser une larme pour ne pas écoper davantage. Devant mes pleurs, elle lâche soudainement prise, comprend peut-être qu’elle est allée trop loin et m’ordonne de retourner à mon pupitre.
Et la cloche sonne alors annonçant la fin de la journée scolaire!Tout le monde déguerpit. Seul Stéphane demeure avec moi après cet événement. Il parle peu, écoute mon excuse pour expliquer ma conduite et y acquiesce sans poser de questions. C’est ainsi qu’il devient ce jour-là mon meilleur ami et moi un enfant brisé par une blessure intérieure, grande et béante dont je me rappelle toujours après plus de 60 ans.

mercredi 3 janvier 2024

Ah la popo ! Ah la popo!


« C’est facile de montrer la laideur du monde mais dire la vérité est une épreuve pour nos politiciens quand le mensonge la réprime aujourd'hui. »

 

Fil de vie-Épisode 1- Plongeon dans l'au-delà.




Sherbrooke, juillet 1959. Dans les rues baignées de la lumière dorée d'un été prometteur, la vie s'épanouissait avec une énergie insouciante. C'est ici, dans un petit duplex sur la rue McManamy, que je me suis éveillé à la vie, les yeux grands ouverts, curieux de chaque nouveau jour.

Le logement que nous habitions débordait de vie. À l'intérieur, chaque coin respirait les souvenirs d'une famille qui grandissait ensemble dans l'amour et le tumulte. Ma mère, Thérèse, était le pilier de ce chaos organisé. Ses cheveux châtains, souvent noués en un chignon hâtif, s'échappaient en mèches rebelles alors qu'elle s'affairait entre les tâches ménagères et le soin de nous, ses cinq enfants.

Chaque matin, elle orchestrait notre routine avec une patience d'ange. Suzanne, la benjamine, gazouillait dans son berceau, ses petits poings serrés se balançant dans l'air. Monique et Louisette, séparées par seulement deux ans, étaient inséparables, bien qu'elles passaient la moitié de leur temps à se chamailler pour des broutilles. Germain, l'aîné, se voyait déjà en explorateur, traçant des cartes imaginaires de trésors cachés dans les recoins de notre jardin.

Et, puis, il y avait moi. À quatre ans et demi, je vivais dans un monde peuplé d'aventures et de rêves. Je me réfugiais souvent sous la table de la cuisine, transformant cet espace en une forteresse ou un vaisseau spatial, selon l'humeur du jour.

Papa, le seul pourvoyeur de la famille, travaillait sans relâche. Ses deux emplois le gardaient loin de la maison la plupart du temps, mais lorsqu'il rentrait, ses histoires du monde extérieur nous captivaient. Il avait le don de transformer les anecdotes les plus banales en épopées extraordinaires, et nous buvions ses paroles, émerveillés.

Après le petit-déjeuner, dans le tourbillon habituel de notre cuisine animée, j'ai échappé à la vigilance de maman. Avec la discrétion d'un chat, je me suis faufilé hors de la maison, le cœur battant d'anticipation. L'air déjà chaud du matin caressait ma peau, et les rayons du soleil jouaient à travers les feuilles des arbres, créant des ombres dansantes.

Sans m'en douter, c'était le début d'une journée qui resterait gravée dans ma mémoire à jamais, le commencement d'une aventure qui allait changer ma perception de la vie et de tout ce qui m'était cher.

Alors que je m'aventurais sur la rue McManamy, j'entendis un sifflement derrière la clôture de la maison voisine du duplex que nous habitions. C'était Yvan, mon ami qui allait devenir ce jour-là mon compagnon d'exploration. Nous avions le même âge. Sans un mot, le regard complice, nous nous sommes dirigés vers une partie du quartier que nous n'avions jamais explorée. Les maisons ici étaient plus grandes, leurs jardins plus somptueux. Nous ressemblions à des explorateurs en terre inconnue, chaque pas nous rapprochant d'une découverte qui allait marquer nos jeunes esprits.

La maison qui captura notre attention se dressait majestueusement au bout d'une allée ombragée sur la rue Cambrai. Elle était différente, plus grande et plus élégante que celles de notre rue familière. Son jardin était un véritable paradis terrestre, avec des fleurs aux couleurs éclatantes et des arbres qui murmuraient des secrets anciens. Nous nous sommes approchés, muets d'admiration, attirés par la beauté et le mystère de ce lieu.

En contournant la maison, nous avons découvert son secret le mieux gardé : une piscine creusée, étincelante sous le soleil de l'après-midi. Nous nous sommes arrêtés, bouche bée, devant cette merveille. L'eau, d'un bleu profond, invitait à la découverte, promettant fraîcheur et jeux. C'était un trésor, un miracle, un rêve devenu réalité.

Submergé par l'excitation et l'émerveillement, je m'approchai au bord de la piscine. L'eau miroitait, capturant les reflets du ciel et les nuages qui dansaient paresseusement au-dessus de nous. Yvan, à mes côtés, partageait mon étonnement. Ensemble, nous étions deux enfants au bord d'un monde nouveau, prêts à plonger dans l'inconnu.

Pourtant, ce plongeon allait être bien plus qu'un jeu d'enfants. Il marqua le début d'une aventure extraordinaire, m'emportant au-delà des frontières de ce monde, dans un voyage aux confins de la vie et de la mort, un périple qui allait transformer à jamais ma perception de l'existence.

« Regarde, Yvan !», ai-je chuchoté, le doigt pointé vers l'eau qui scintillait sous les rayons du soleil. Yvan, habituellement loquace et plein d'entrain, n'a pu que hocher la tête, les yeux écarquillés par l'émerveillement.

Nous nous sommes assis au bord, les jambes balançant au-dessus de l'eau. Le reflet de la lumière sur l'eau dansait sur nos visages, créant des motifs lumineux qui scintillaient dans nos yeux ébahis. Je me suis penché un peu plus pour toucher l'eau, fasciné par sa fraîcheur et sa clarté.

C'est alors que, dans un moment d'insouciance, j'ai perdu l'équilibre. Mon corps a basculé en avant et, avant même que je ne puisse réaliser ce qui m'arrivait, je me suis retrouvé dans l'eau qui m'a enveloppé, me tirant vers le fond avec une force irrésistible.

Paniqué, je me suis débattu, tentant désespérément de remonter à la surface. Mes bras et mes jambes agitaient l'eau dans un effort frénétique pour trouver de l'air. Je parvenais à peine à sortir la tête de l'eau avant de replonger dans les profondeurs tièdes et silencieuses.

Yvan, resté sur le bord, me regardait avec des yeux ronds, paralysé par la peur et l'incertitude. Au lieu de me tendre la main pour m'aider à sortir de ce piège infernal, il me repoussait avec ses pieds alors que je tentais de m'y agripper, ce qui lui a peut-être sauvé la vie. Je tentais de crier, mais seul un murmure inaudible s'échappait de mes lèvres.

Pendant que je sombrais pour la troisième fois, une étrange tranquillité m'envahit. Le chaos de l'eau se transforma en un calme apaisant. La peur et la panique cédèrent la place à une sérénité inattendue. Mes battements de cœur ralentirent, et un sentiment de détachement me submergea.

Dans cet état de quiétude, mon esprit commença à défiler les moments de ma courte vie. Comme des images projetées sur un écran, je voyais les scènes de ma vie se succéder : les câlins maternels, les jeux avec mes frères et sœurs, les aventures avec Yvan, et les soirées passées à écouter les histoires de mon père. Chaque souvenir brillait d'une lumière douce, enveloppant mon esprit dans une couverture de nostalgie et d'amour.

Je flottais dans ce monde de souvenirs, loin de la réalité de ma lutte pour la survie. C'était comme si j'avais été transporté dans un autre lieu, un espace où le temps et l'espace n'avaient plus de sens, où seul comptait le défilé de ma vie.

Alors que je m'abandonnais à cette expérience, une lumière éclatante apparut. Elle grandit, englobant tout mon champ de vision, m'invitant à me laisser emporter. Et, dans cette lumière, une silhouette se dessina. Une figure à la fois étrangère et familière, empreinte d'une douceur et d'une bienveillance infinies.

C'était une présence réconfortante, comme un guide attendant de me montrer le chemin. Mais, ce chemin, était-il celui du retour à la vie ou de la découverte d'un monde inconnu ?

La silhouette s'avança vers moi, ses contours devenant plus nets à mesure qu'elle se rapprochait. C'était une figure d'une beauté indescriptible, enveloppée d'une lumière douce et apaisante. Ses yeux, empreints d'une sagesse infinie, me regardaient avec une bienveillance qui transcendait le temps et l'espace. Dans ce regard, je trouvais un réconfort incommensurable, comme si j'étais en présence d'un être ancestral, un gardien des âmes perdues.

« Ne crains rien », dit la silhouette d'une voix qui semblait directement résonner dans mon esprit. « Tu es en sécurité ici. C'est un lieu de passage, un pont entre les mondes. »

Des questions se bousculaient dans ma tête, mais aucun mot ne parvenait à franchir mes lèvres. La figure me sourit doucement, apaisant mes craintes et mes interrogations.

« Tu as vu ta vie, n'est-ce pas ?», continua-t-elle. « Chaque moment que tu as vécu, chaque sourire, chaque larme. C'est le reflet de ton âme, l'essence de ton être. »

Je hochai la tête, encore sous le choc de cette révélation. La vie que j'avais vécue jusqu'alors m'apparaissait maintenant sous un nouveau jour, chaque moment revêtu d'une importance et d'une beauté que je n'avais jamais saisie auparavant.

« Maintenant, tu dois choisir," dit la silhouette. Sa voix était douce, mais portait un poids immense. « Veux-tu revenir à la vie que tu as laissée ou poursuivre vers ce qui t'attend ici ? »

La question me frappa de plein fouet. Revenir à la vie ? L'idée de revoir ma famille, de sentir de nouveau la chaleur du soleil sur ma peau, de rire et de jouer avec mes frères et sœurs, tout cela m'attirait irrésistiblement. Mais, en même temps, la paix et la sérénité de cet endroit étaient envoûtantes. J'étais déchiré entre deux mondes, chacun me promettant quelque chose de précieux.

Ma pensée se tourna vers ma mère, son visage inquiet, ses bras toujours ouverts pour me consoler, ses histoires du soir qui m'emportaient dans des mondes de rêves. L'amour qu'elle me portait était un lien puissant, un ancrage à la vie.

Avec une clarté soudaine, ma décision fut prise. « Je veux revenir, car ma mère aurait trop de chagrin si je ne revenais pas », murmurais-je.

La silhouette me regarda avec une expression empreinte de compréhension et de bienveillance. « Alors, retourne » dit-elle. « Retourne et vis pleinement chaque jour, avec amour et curiosité. Ta vie est un cadeau précieux, et chaque instant est une chance de tisser le tissu de ton existence. »

Une lumière éclatante m'entoura alors, et je sentis une force douce me soulever. Les eaux brouillées et profondes s'évanouirent, laissant place à la lumière du jour, au son du vent dans les arbres et à la chaleur chaude de juillet caressant mon visage. J'ouvris les yeux pour me retrouver seul au bord de la piscine, allongé sur le carrelage trop chaud, le ciel azuré s'étendant au-dessus de moi.

Je savais que j'avais été ramené à la vie non pour mon propre bénéfice, mais parce que ma réponse avait reflété une préoccupation authentique pour un autre être cher. Ce savoir m'imprégna d'une nouvelle sagesse et d'une gratitude profonde pour la vie et les liens qui nous unissent.

Yvan avait disparu, probablement emporté par la peur et l'incapacité d'aider. Je me redressai lentement, chaque mouvement imprégné de la nouvelle conscience que j'avais acquise de l'autre côté. Le monde autour de moi semblait différent, comme si j'avais traversé un voile et que je voyais maintenant la vie avec une clarté renouvelée. Chaque couleur était plus vive, chaque son plus clair, chaque sensation plus tangible.

Tremblant, mais déterminé, je me relevai. Mes vêtements étaient trempés et collaient à ma peau, un rappel frissonnant de l'épreuve que je venais de traverser. Je regardai autour de moi, absorbant la beauté et la fragilité de tout ce qui m'entourait. J'avais été au seuil d'un autre monde, mais j'étais revenu. Cette expérience était désormais gravée dans mon âme, un souvenir indélébile de mon voyage à la frontière de la vie et de la mort.

Avec une appréciation renouvelée pour chaque instant, je sortis de la cour de la maison mystérieuse. Le chemin du retour était le même, mais je le parcourais avec une perspective différente. La vie m'attendait, pleine de promesses et d'opportunités, et j'étais résolu à la saisir pleinement, à chérir chaque souffle, chaque pas.

Je marchai lentement vers la maison, mes pensées tournées vers ma famille, ma mère. Comment pourrais-je expliquer mon absence ? Que dirais-je pour justifier mes vêtements mouillés et mon apparence échevelée ? Mais, ces inquiétudes étaient secondaires. L'essentiel était que j'étais en vie, transformé par une expérience qui avait élargi mon horizon d'enfant bien au-delà des limites de ma compréhension.

En m'approchant de la maison, je sentais un mélange complexe d'émotions. Le soulagement de retrouver la sécurité et l'amour familial était tempéré par la crainte d'une réprimande pour mon escapade imprudente. Mon cœur battait fort dans ma poitrine, non seulement à cause de l'épreuve physique que j'avais endurée, mais aussi à cause du conflit intérieur qui m'agitait.

Arrivé à la maison, au lieu d'entrer, je me suis glissé discrètement sous la galerie. Caché dans cet espace confiné, je pouvais entendre les sons de la vie familiale à travers les planches en bois. Le bruit des casseroles, les voix de mes frères et sœurs, et surtout, le ton de plus en plus inquiet de ma mère. Elle appelait mon nom, sa voix trahissant un mélange d'inquiétude et de chagrin grandissant.

Finalement, quand il devint évident que ma disparition causait une véritable angoisse, je décidai qu'il était temps de sortir de ma cachette. Je rampai hors de sous la galerie, les vêtements tachés et le cœur lourd.

« Je suis là, maman," dis-je d'une voix timide en entrant dans la maison par la porte arrière.

Ma mère se retourna brusquement, ses yeux s'élargissant d'abord de surprise, puis se remplissant de larmes. En un instant, elle fut à mes côtés, me serrant dans ses bras avec une force qui exprimait à la fois le soulagement et l'amour.

« Où étais-tu passé ? Nous étions si inquiets !», s'exclama-t-elle, sa voix tremblante.

Je me blottis dans ses bras, sentant une vague de soulagement me submerger. « Je suis désolé, maman. J'étais parti explorer et… je me suis retrouvé dans une piscine," expliquai-je, omettant les détails les plus extraordinaires de mon aventure.

Elle me serra encore plus fort, puis me repoussa légèrement pour me regarder dans les yeux. « Ne refais jamais une chose pareille. Tu aurais pu te noyer, tu comprends ? »

Je hochai la tête, les yeux baissés. « Je comprends, maman. Je suis désolé. »

Le reste de la soirée se déroula dans un mélange de joie et de réprimandes légères. Ma mère me prépara un bain chaud pendant que je racontais mon aventure, en omettant les détails les plus mystiques. Je me sentais épuisé, mais en même temps, étrangement éveillé à un nouveau sens de la vie.

Ce soir-là, alors que je me glissais sous les couvertures de mon lit, les événements de la journée tournèrent dans mon esprit. J'avais traversé quelque chose d'extraordinaire, quelque chose qui avait changé ma perception du monde. J'étais revenu avec une nouvelle appréciation pour la vie, pour ma famille, pour chaque moment que je partageais avec eux.

Dans l'obscurité de ma chambre, j'ai fait une promesse silencieuse de chérir ces moments, de vivre pleinement et d'apprécier les petits miracles de chaque jour. J'avais mérité une seconde chance, et je comptais bien la saisir pleinement.

 

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