samedi 7 septembre 2024

Fonctionnement des élections américaines pour les nuls.


Les élections présidentielles américaines sont souvent considérées comme complexes et déroutantes, surtout pour ceux qui viennent de systèmes électoraux plus simples comme le Canada ou la France. Le système américain repose sur un mécanisme unique : le Collège électoral. Mais comment fonctionne-t-il, et pourquoi un candidat peut-il perdre malgré plus de votes populaires ? Ce guide est là pour éclairer les bases de ce système fascinant.

Le Collège électoral : Qu’est-ce que c’est ?

Aux États-Unis, les citoyens ne votent pas directement pour le président lors des élections. À la place, ils élisent des grands électeurs qui, eux, choisiront le président. Ces grands électeurs forment le Collège électoral. Le candidat qui remporte la majorité des votes électoraux (au moins 270 sur 538) devient président.

Pourquoi ce système ?

Le Collège électoral est un compromis historique. Lors de la rédaction de la Constitution en 1787, les États fondateurs souhaitaient équilibrer le pouvoir entre les États très peuplés et les États plus petits. Ce système permet de garantir que chaque État, grand ou petit, ait une voix dans l'élection présidentielle.

Chaque État a un nombre de grands électeurs qui correspond à son nombre de représentants au Congrès (c'est-à-dire le nombre de membres à la Chambre des représentants plus deux sénateurs). Par exemple :

  • Californie : 54 grands électeurs (52 représentants + 2 sénateurs).
  • Texas : 40 grands électeurs.
  • Wyoming : 3 grands électeurs (le minimum, car même les petits États ont deux sénateurs et au moins un représentant).

Le District de Columbia (Washington, D.C.) reçoit également 3 grands électeurs, bien qu’il ne soit pas un État.

Le déroulement des élections

Voici comment cela fonctionne :

  1. Les citoyens votent : Le jour de l'élection, les citoyens de chaque État votent pour un candidat à la présidence. Mais en réalité, ils votent pour une liste de grands électeurs affiliés à ce candidat. Ces grands électeurs ont été choisis à l'avance par les partis politiques.

  2. Le gagnant dans chaque État : Dans la majorité des États, le système est du type "winner-take-all". Cela signifie que le candidat qui obtient le plus de voix populaires dans un État remporte tous les grands électeurs de cet État, même si l’écart est mince. Par exemple, si un candidat remporte 50,1 % des voix en Floride, il obtient 100 % des 30 grands électeurs de l'État.

    Exceptions : Le Maine et le Nebraska répartissent leurs grands électeurs de manière proportionnelle. Dans ces États, deux grands électeurs sont attribués au gagnant de l'État, et les autres sont répartis selon les résultats dans chaque district électoral.

  3. Le Collège électoral vote : Après l'élection, les grands électeurs se réunissent en décembre pour voter officiellement pour le président. Dans la grande majorité des cas, ils votent pour le candidat pour lequel ils sont engagés, bien que certains électeurs dits "infidèles" aient parfois voté différemment.

Pourquoi le nombre de votes populaires ne suffit pas ?

Le système du Collège électoral signifie que le nombre total de voix populaires au niveau national n’est pas le facteur décisif. Ce qui compte, c'est de gagner dans les bons États.

Prenons l'exemple de l'élection de 2016 :

  • Hillary Clinton a obtenu près de 2,9 millions de voix de plus que Donald Trump au niveau national.
  • Mais Donald Trump a gagné dans plusieurs États clés (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) avec de petites marges, ce qui lui a permis de remporter 306 grands électeurs, contre 232 pour Clinton.
  • Il a donc remporté l'élection malgré un déficit dans le vote populaire.

États à forte population et leur rôle

Certains États ont un nombre important de grands électeurs en raison de leur population élevée. Gagner dans ces États peut grandement influencer l'élection.

  • Californie (54 grands électeurs) : C’est l'État le plus peuplé et traditionnellement acquis aux démocrates. Un candidat démocrate qui remporte cet État obtient un énorme avantage.
  • Texas (40 grands électeurs) : Cet État est historiquement un bastion républicain. Gagner au Texas est crucial pour les candidats républicains, car cela représente une grande part des votes électoraux.
  • Floride (30 grands électeurs) : Un des plus gros États pivots, la Floride peut basculer pour l'un ou l'autre camp. Ses 30 grands électeurs en font un État extrêmement convoité.

États pivots : les véritables arbitres de l’élection

Les États pivots (ou swing states) sont des États où les résultats sont incertains et peuvent basculer d'un côté ou de l'autre. Ces États jouent souvent un rôle décisif dans l'élection car leur résultat est imprévisible.

En 2020, par exemple, les États pivots ont inclus :

  • Pennsylvanie (19 grands électeurs) : Un État clé du "Rust Belt" (ceinture industrielle), souvent considéré comme un champ de bataille.
  • Wisconsin (10 grands électeurs) : Un autre État du Midwest où les marges sont souvent serrées.
  • Michigan (15 grands électeurs) : En 2016, Trump y a remporté une victoire avec seulement 10 000 voix d’écart.

Ces États sont si importants parce que, dans des élections très serrées, une petite différence dans ces États peut faire basculer l'ensemble du Collège électoral. Par exemple, en 2020, Joe Biden a remporté la présidence avec une marge de seulement quelques dizaines de milliers de voix dans certains États pivots (Géorgie, Arizona, Wisconsin), qui ont fait toute la différence.

Scénarios possibles et critiques du système

Il est arrivé plusieurs fois qu'un candidat gagne l'élection présidentielle avec moins de voix populaires que son adversaire. Ce fut le cas en 2000 (George W. Bush contre Al Gore) et en 2016 (Donald Trump contre Hillary Clinton).

Le système est souvent critiqué pour donner un poids disproportionné à certains États. Par exemple, un vote au Wyoming (avec 3 grands électeurs pour une petite population) a plus de poids qu'un vote en Californie (avec 54 grands électeurs pour une population beaucoup plus grande).

Cependant, ce système permet aussi de protéger les intérêts des États plus petits ou moins peuplés, et d’éviter que seules les grandes métropoles (comme New York, Los Angeles, ou Houston) ne décident de l’issue de l’élection.

Conclusion : Une question de stratégie

Le système électoral américain pousse les candidats à adapter leurs stratégies. Ils doivent concentrer leurs efforts sur les États pivots, où chaque vote compte, plutôt que d'essayer de maximiser les voix dans des États qu'ils sont sûrs de gagner ou de perdre.

Bien que complexe, ce système reflète l'histoire fédérale des États-Unis, où chaque État, grand ou petit, joue un rôle dans l'élection du président. Et la clé de la victoire n’est pas de remporter la majorité des voix au niveau national, mais de savoir naviguer à travers le Collège électoral et les États clés.


Ainsi, les élections américaines sont bien plus qu'une simple question de votes. Elles sont une danse stratégique entre les grands États et les petits États, les bastions solides et les États pivots, le tout orchestré par le Collège électoral.

vendredi 6 septembre 2024

" Suivre Trump aveuglément et aller en prison!"


 



Depuis qu'il a plongé dans le monde politique, Donald Trump a maîtrisé l'art de parler sans vraiment dire grand-chose. Ses déclarations sont souvent vagues, voire contradictoires, et elles laissent une impression d'incertitude. Pourtant, c'est ce type de président que 40 % des Américains semblent encore prêts à soutenir.

Récemment, Trump a admis avoir perdu l'élection présidentielle de 2020, mais, fidèle à son habitude, il a immédiatement tempéré cette reconnaissance par des accusations de fraude. « J'ai perdu par un cheveu », a-t-il déclaré. Une phrase qui reflète bien son style : accepter une réalité, tout en nourrissant une version alternative pour ne pas perdre la face devant ses partisans.

Cette double rhétorique ne passe plus aussi bien qu'avant. Un exemple frappant est celui de Nick Fuentes, une figure suprémaciste qui a pourtant soutenu Trump dans le passé. Lors d’un récent épisode de son balado, Fuentes a exprimé son indignation face à ce qu’il perçoit comme une trahison de Trump. Il ne mâche pas ses mots : « Pourquoi avons-nous participé au mouvement 'Arrêtons le vol'? Pourquoi des gens sont-ils allés au Capitole le 6 janvier? Pourquoi y a-t-il des gens en prison? »

Ces questions sont le reflet d'une frustration grandissante parmi les partisans les plus extrêmes de Trump. Ils se sentent trahis, abandonnés par celui qu’ils considéraient comme un champion de leur cause. « Il aurait été bon de le savoir avant que 1600 personnes ne soient accusées », poursuit Fuentes, en faisant référence aux conséquences judiciaires des émeutes du Capitole. Cette prise de conscience chez certains partisans de Trump met en lumière une réalité : les mensonges ont un coût, et ce coût est parfois payé par ceux qui y croient aveuglément.

Alors, pourquoi tant d’Américains sont-ils encore séduits par un homme qui a sciemment divisé le pays et entraîné ses partisans sur une voie dangereuse? La réponse réside peut-être dans l’émotion et la peur, deux leviers sur lesquels Trump a toujours su jouer.

Mais le moment est venu pour les électeurs américains de se poser une question cruciale : veulent-ils réellement élire, ou réélire, un politicien qui a non seulement alimenté la division, mais qui a aussi menti sans vergogne, au point de mettre en danger la vie de ses propres partisans?

Le vote de 2024 devra être un signal fort. Un signal que la politique de division et de mensonges n'a pas sa place dans une démocratie moderne. Trump a eu son temps, il a montré ce qu’il était prêt à sacrifier : la vérité, la cohésion sociale et même la paix intérieure de ses propres partisans. L'avenir de l'Amérique ne peut se construire sur une telle fondation.

Le vote sera l’outil pour contrer ce tsunami de désinformation qui continue de proliférer depuis que Trump est en politique. Face à cela, les électeurs devront se demander : Voter pour un homme qui a contribué à la division par ses mensonges, oui ou non pour moi?

 


"Suivre Trump aveuglément et aller en prison!"



 


Source: https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2102417/donald-trump-admet-defaite



Depuis qu'il a plongé dans le monde politique, Donald Trump a maîtrisé l'art de parler sans vraiment dire grand-chose. Ses déclarations sont souvent vagues, voire contradictoires, et elles laissent une impression d'incertitude. Pourtant, c'est ce type de président que 40 % des Américains semblent encore prêts à soutenir.

Récemment, Trump a admis avoir perdu l'élection présidentielle de 2020, mais, fidèle à son habitude, il a immédiatement tempéré cette reconnaissance par des accusations de fraude. « J'ai perdu par un cheveu », a-t-il déclaré. Une phrase qui reflète bien son style : accepter une réalité, tout en nourrissant une version alternative pour ne pas perdre la face devant ses partisans.

Cette double rhétorique ne passe plus aussi bien qu'avant. Un exemple frappant est celui de Nick Fuentes, une figure suprémaciste qui a pourtant soutenu Trump dans le passé. Lors d’un récent épisode de son balado, Fuentes a exprimé son indignation face à ce qu’il perçoit comme une trahison de Trump. Il ne mâche pas ses mots : « Pourquoi avons-nous participé au mouvement 'Arrêtons le vol'? Pourquoi des gens sont-ils allés au Capitole le 6 janvier? Pourquoi y a-t-il des gens en prison? »

Ces questions sont le reflet d'une frustration grandissante parmi les partisans les plus extrêmes de Trump. Ils se sentent trahis, abandonnés par celui qu’ils considéraient comme un champion de leur cause. « Il aurait été bon de le savoir avant que 1600 personnes ne soient accusées », poursuit Fuentes, en faisant référence aux conséquences judiciaires des émeutes du Capitole. Cette prise de conscience chez certains partisans de Trump met en lumière une réalité : les mensonges ont un coût, et ce coût est parfois payé par ceux qui y croient aveuglément.

Alors, pourquoi tant d’Américains sont-ils encore séduits par un homme qui a sciemment divisé le pays et entraîné ses partisans sur une voie dangereuse? La réponse réside peut-être dans l’émotion et la peur, deux leviers sur lesquels Trump a toujours su jouer.

Mais le moment est venu pour les électeurs américains de se poser une question cruciale : veulent-ils réellement élire, ou réélire, un politicien qui a non seulement alimenté la division, mais qui a aussi menti sans vergogne, au point de mettre en danger la vie de ses propres partisans?

Le vote de 2024 devra être un signal fort. Un signal que la politique de division et de mensonges n'a pas sa place dans une démocratie moderne. Trump a eu son temps, il a montré ce qu’il était prêt à sacrifier : la vérité, la cohésion sociale et même la paix intérieure de ses propres partisans. L'avenir de l'Amérique ne peut se construire sur une telle fondation.

Le vote sera l’outil pour contrer ce tsunami de désinformation qui continue de proliférer depuis que Trump est en politique. Face à cela, les électeurs devront se demander : Voter pour un homme qui a contribué à la division par ses mensonges, oui ou non pour moi?

 

lundi 2 septembre 2024

Comme un rocher face au tsunami!

"Dans un monde où les voix politiques et médiatiques crient pour attirer notre attention, l'individu stoïque reste serein et inébranlable, tout comme le rocher face aux vagues du tsunami. Au milieu des écrans et des slogans, il incarne une paix intérieure, détachée des tumultes extérieurs. Tandis que le chaos des opinions tourbillonne autour de lui, il choisit de vivre selon ses propres valeurs, préservant sa tranquillité d'esprit. En restant ancré dans l'essentiel, il nous rappelle que le véritable pouvoir réside non pas dans le bruit environnant, mais dans notre capacité à rester maître de nous-mêmes."

L'électeur américain est confronté à un défi majeur : demeurer serein et inébranlable, fidèle à ses propres valeurs, tout en se détachant du bruit et de la confusion médiatique. Dans ce contexte, il est essentiel que chaque électeur prenne le temps de réfléchir profondément à ce qui est vraiment important pour lui et pour la société dans laquelle il souhaite vivre.

Le vote ne devrait pas être influencé par la peur, la manipulation ou les slogans médiatiques bruyants, mais plutôt guidé par des principes fondamentaux, comme la foi en la démocratie, la justice et la liberté. C'est en restant centré sur ces valeurs que l'électeur pourra prendre une décision éclairée et contribuer à la préservation des institutions démocratiques. C'est cette résilience face au chaos qui permettra de défendre et de renforcer la démocratie.


 

vendredi 30 août 2024

Trump insulte encore une fois l'intelligence des Américains




Traduction du texte de l'image :

"Je suis celui qui a éliminé Roe v. Wade."

Donald Trump, fidèle à lui-même, continue de jouer un jeu politique dangereux, insultant ouvertement l'intelligence des Américains. Sa récente déclaration affirmant qu'il votera "non" au référendum sur l'avortement en Floride est un parfait exemple de sa tentative maladroite de repositionner son image, tout en sous-estimant la mémoire et le discernement de l'électorat.

Rappelons que Trump est l'architecte du renversement de Roe v. Wade, ayant nommé à la Cour suprême les juges conservateurs qui ont permis ce revirement historique. En faisant volte-face et en critiquant la loi floridienne sur l'avortement – une loi qu'il aurait probablement applaudie il y a quelques années – Trump tente clairement de séduire les électeurs centristes et modérés. Mais cette manœuvre ne trompe personne, ni ses adversaires politiques, ni même ses partisans les plus fidèles.

L’ancien président semble croire qu'en modérant ses positions, il parviendra à faire oublier son rôle décisif dans la restriction des droits reproductifs à travers le pays. Cependant, les Américains ne sont pas dupes. Ils voient au-delà de ces déclarations opportunistes et reconnaissent les actions concrètes de Trump pour ce qu'elles sont : des tentatives de manipuler l'opinion publique pour servir ses ambitions politiques.

En affirmant qu'il votera contre une loi qu'il qualifie de "trop stricte", Trump ne fait que renforcer l'idée qu'il est prêt à dire n'importe quoi pour gagner des voix, même si cela signifie tourner le dos à ses propres actions passées. Cette tentative de repositionnement révèle une fois de plus son manque de respect pour l'électorat, comme s'il croyait que les Américains avaient oublié son rôle dans le renversement de Roe v. Wade ou qu'ils ne comprenaient pas les implications de ses actions.

Le camp démocrate n'a pas tardé à réagir, qualifiant cette nouvelle position de "poudre aux yeux". Sarafina Chitika, porte-parole de la campagne Harris-Walz, a rappelé que le propre programme de Trump pourrait interdire la fécondation in vitro et l'avortement dans tout le pays, soulignant l'hypocrisie flagrante de ses promesses récentes.

En fin de compte, cette stratégie pourrait bien se retourner contre Trump. En essayant de jouer sur les deux tableaux, il risque de perdre la confiance des électeurs, non seulement des progressistes qui ne lui font pas confiance, mais aussi de ses partisans qui se sentent trahis par cette soudaine modération. Les Américains ne sont pas aussi crédules que Trump semble le penser. Ils savent reconnaître une tentative de manipulation, et cette dernière manœuvre ne fait que renforcer l'image d'un politicien prêt à tout, même à insulter l'intelligence de ses concitoyens, pour atteindre ses objectifs.

Références :

【1】Hétu, Richard. Avortement : Trump votera « non » en Floride. 30 août 2024. https://richardhetu.com/2024/08/30/avortement-trump-votera-non-en-floride/





mardi 27 août 2024

En quête d'une démocratie renouvellée!



À l'approche des élections présidentielles de 2024, les Américains se retrouvent face à une décision déterminante pour l'avenir du pays. Donald Trump, ancien président et candidat récurrent, se présente à nouveau avec la promesse de « rendre à l'Amérique sa grandeur ». Mais avant de lui accorder un nouveau mandat, il est crucial d'évaluer les véritables implications de sa vision politique sur la démocratie américaine et ses institutions.

L'influence sur le système judiciaire

L'un des éléments marquants de la présidence de Donald Trump a été sa capacité à façonner le système judiciaire à long terme. En nommant trois juges à la Cour suprême, il a consolidé une majorité conservatrice qui a déjà eu des répercussions profondes, notamment avec l'annulation de Roe v. Wade. Trump a également exprimé son soutien à des initiatives visant à renforcer l'immunité présidentielle, suggérant que les actions du président en exercice devraient être protégées de toute poursuite judiciaire. Cette orientation pourrait affaiblir les mécanismes de contrôle et de contre-pouvoir essentiels à la démocratie américaine, menaçant ainsi l'équilibre des institutions.

Le "Projet 2025" : Un programme de centralisation du pouvoir

Le programme politique de Donald Trump pour 2024, souvent appelé "Projet 2025", vise à restructurer en profondeur le fonctionnement de l'État fédéral. Ce projet, soutenu par des groupes conservateurs influents, prévoit de subordonner un grand nombre de postes gouvernementaux à la volonté directe du président, réduisant ainsi l'indépendance de la bureaucratie fédérale. De plus, il envisage une influence accrue de certaines valeurs religieuses dans les affaires publiques, brouillant la ligne de séparation entre l'État et la religion. Cette concentration du pouvoir autour du président et la religion pourrait rendre plus difficile toute opposition à cette vision, risquant d'étouffer le pluralisme démocratique qui a toujours été au cœur des valeurs américaines.

Un style de gouvernance polarisant

Au-delà des changements institutionnels, le style de gouvernance de Donald Trump reste un sujet de préoccupation. Sa tendance à attaquer personnellement ses adversaires, à manipuler les faits et à remettre en question les résultats des élections passées démontre une approche qui privilégie la division et la polarisation. Ses critiques envers des personnalités comme Kamala Harris, et la propagation de fausses informations sur les élections de 2020, illustrent un mépris pour les normes démocratiques établies. Ces méthodes de gouvernance divisent davantage la société américaine, exacerbant les tensions et compromettant le dialogue constructif entre citoyens.

Conclusion

Le choix auquel les Américains sont confrontés en 2024 va bien au-delà d'un simple vote pour un candidat. Il s'agit de décider du type de gouvernance que le pays veut pour les années à venir : un système où le pouvoir est concentré dans les mains d'un seul homme, ou une démocratie où les freins et contrepoids garantissent la liberté et l'égalité pour tous. Les implications d'un second mandat Trump pourraient redéfinir profondément la République, influençant la direction de la nation pour les générations futures. Dans cette quête pour une démocratie renouvelée, il est impératif de considérer non seulement les promesses de campagne, mais aussi les actions passées et les valeurs fondamentales qui devraient guider la gouvernance de la nation américaine.


lundi 26 août 2024

"Les attaques de Trump : Dernière ligne de défense pour sa base et sa stratégie de contestation électorale"


L'ancien président Donald Trump est en campagne. Mais cette campagne diffère des précédentes non seulement par le contexte politique, mais surtout par l'approche stratégique de Trump. En effet, à mesure que la course électorale avance, Trump semble concentrer son énergie sur des attaques personnelles contre ses adversaires, notamment Kamala Harris. Cette stratégie, loin d'être fortuite, s'inscrit dans une tentative désespérée de maintenir sa base électorale fidèle, tout en préparant le terrain pour une possible contestation des résultats en cas de défaite.

La Base : Une Force qui se Fragilise

Trump a toujours su galvaniser une base électorale qui se distingue par son attachement indéfectible à sa personne et à sa rhétorique. Cette base, forgée par des années de discours populistes, de promesses de renouveau nationaliste et d'attaques virulentes contre l'establishment, a été le socle de sa montée en puissance. Pourtant, cette force semble aujourd'hui se fragiliser.

Les récents sondages montrent que Trump perd du terrain face à Kamala Harris, et ce, même dans des bastions où il était autrefois solidement implanté. Cette érosion n'est pas uniquement due à la popularité de Harris ou à l’usure naturelle d’un mouvement politique, mais aussi à la lassitude grandissante face aux controverses incessantes qui entourent Trump. De plus, les récentes condamnations judiciaires et les enquêtes en cours n'ont fait qu'alimenter cette tendance à la désertion au sein de sa base.

Les Attaques Personnelles : Une Stratégie Délibérée

Face à cette situation, Trump semble convaincu que sa meilleure arme reste l'attaque personnelle. C'est une tactique qu'il a utilisée avec succès en 2016 contre Hillary Clinton et qu'il continue d'exploiter contre Kamala Harris. Les surnoms dégradants, les insinuations sur la race et le genre, ainsi que les attaques sur les compétences et l'intelligence de Harris ne sont pas simplement des manifestations de sa nature belliqueuse ; elles sont calculées pour maintenir la cohésion de sa base.

Trump sait que son électorat a été habitué à ce style d'attaque. S'il cessait ces invectives, il risquerait de déstabiliser cette base qui pourrait ne plus le reconnaître et, pire encore, le désavouer. Ainsi, ces attaques servent non seulement à miner l'adversaire, mais aussi à rassurer ses partisans les plus fidèles que Trump est toujours ce leader inflexible et combatif qu'ils soutiennent.

La Peur de la Défaite : Une Stratégie de Contre-Attaque Préparée

Il est évident que Trump anticipe une éventuelle défaite. Conscient que la base se réduit, il envisage déjà la possibilité de contester les résultats électoraux, une tactique qu'il a déjà employée en 2020. Pour cela, il a besoin d'une base forte et soudée, capable de soutenir une telle contestation. Si cette base venait à s'effriter, la légitimité de toute contestation s'en trouverait affaiblie.

C'est pourquoi Trump continue de jouer la carte de l'attaque, car il sait que la moindre faiblesse perçue pourrait non seulement lui coûter l'élection, mais aussi sa capacité à mobiliser sa base en cas de défaite. En attaquant Harris, il ne cherche pas seulement à la discréditer, mais aussi à maintenir un climat de guerre politique constante qui justifierait, aux yeux de ses partisans, une contestation des résultats.

Un Calcul Risqué

Cependant, cette stratégie est risquée. Elle repose sur l'idée que la base électorale, bien que réduite, restera suffisamment mobilisée pour suivre Trump dans une éventuelle contestation post-électorale. Or, une érosion continue de cette base pourrait non seulement compromettre ses chances de victoire, mais aussi affaiblir ses revendications en cas de défaite.

En fin de compte, Trump mise sur la polarisation extrême et la fidélité inconditionnelle de sa base pour garder une emprise sur la scène politique. Mais à force de jouer cette carte, il pourrait bien finir par se retrouver isolé, avec une base trop réduite pour peser significativement dans la balance électorale ou judiciaire.

Pour les États-Unis, cette situation pose un défi majeur à la démocratie : comment maintenir l'intégrité électorale face à un candidat prêt à tout pour conserver son pouvoir, y compris à semer la division et la méfiance à l'égard des institutions démocratiques? Une question à laquelle les électeurs devront répondre en novembre prochain.

 

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