Depuis l'élection de 2016, une ombre plane sur la victoire de Donald Trump. Tandis que ses partisans insistent sur la légitimité de sa présidence, une multitude de rapports et d'enquêtes ont révélé des éléments troublants concernant l'ingérence russe et les liens suspects entre l'équipe de campagne de Trump et le Kremlin [1]. Si certains continuent de nier ces accusations, il est devenu évident que Trump a une peur bien plus grande que celle de voir les démocrates tricher : c'est celle qu'on l'empêche de tricher lui-même.
Le Rapport Mueller, publié en 2019, a marqué un tournant en documentant les interactions inquiétantes entre la campagne de Trump et des agents russes [2]. Bien que le rapport n'ait pas prouvé une collusion criminelle, il a clairement mis en lumière une coopération trouble entre ces deux entités, visant à influencer les résultats des élections [3]. Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que Trump ait développé une obsession pour la fraude électorale, craignant peut-être que les mêmes tactiques qui lui ont permis d'accéder au pouvoir puissent un jour être bloquées ou retournées contre lui [4].
Les ouvrages de Luke Harding [4] et de Malcolm Nance [5], ainsi que le rapport du Sénat américain [6], ont ajouté des couches supplémentaires à cette image troublante. Ils décrivent un réseau complexe d'interférences, de cyberattaques et de manipulations médiatiques orchestrées par la Russie pour favoriser Trump [7]. Ce dernier, conscient de la minceur de son mandat et des soupçons qui l'entourent, a depuis constamment cherché à discréditer le processus électoral, en répétant à maintes reprises que les élections sont "truquées" dès qu'elles ne penchent pas en sa faveur [8].
Mais pourquoi Trump est-il si obsédé par l'idée de tricherie électorale ? Parce qu'il sait que sa propre victoire en 2016 est entachée par ces allégations d'ingérence étrangère [9]. Et il sait également que, sans ces aides extérieures, il pourrait avoir beaucoup plus de mal à répéter cet exploit [10].
Les accusations de tricherie, qu'il projette constamment sur ses adversaires, semblent être un écran de fumée destiné à masquer ses propres inquiétudes. Trump ne craint pas réellement que les démocrates trichent ; il craint que des mesures soient prises pour s'assurer qu'il ne puisse plus jamais tirer parti des mêmes techniques [6].
Alors que les États-Unis se préparent à de nouvelles élections, la vigilance est de mise. L'intégrité du processus électoral doit être protégée à tout prix. Ce n'est pas seulement une question de partis ou de candidats ; c'est une question de démocratie. Et il est crucial de rappeler que la plus grande peur de Trump n'est pas que les autres trichent, mais qu'on l'empêche lui de tricher.
Références
- Rapport Mueller (2019)
- Rapport Mueller, Volume I, Section IV
- Rapport Mueller, Volume II, Section II
- Luke Harding, Collusion: Secret Meetings, Dirty Money, and How Russia Helped Donald Trump Win (2017)
- Malcolm Nance, The Plot to Hack America: How Putin's Cyberspies and WikiLeaks Tried to Steal the 2016 Election (2016)
- Rapport du Comité du renseignement du Sénat américain (2020)
- Michael Isikoff et David Corn, Russian Roulette: The Inside Story of Putin's War on America and the Election of Donald Trump (2018)
- Rapport du Comité du renseignement du Sénat américain (2020), Volume 5
- Malcolm Nance, The Plot to Hack America (2016)
- Luke Harding, Collusion (2017), Chapitre 12
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