Source: La Presse: https://www.lapresse.ca/dialogue/opinions/2024-03-13/place-publique/sommes-nous-vraiment-deconfines.php
Ah, le confinement! Cette période où nos maisons sont devenues des forteresses et nos pyjamas l'uniforme de combat contre un ennemi invisible. Noémi Mercier nous interpelle sur un phénomène fascinant dans son article pour La Presse : bien que les portes de nos demeures se soient ouvertes, nos esprits, eux, semblent encore cadenassés entre les deux oreilles. Voici donc un petit voyage au cœur de ce confinement perpétuel, que j'aime affectueusement appeler : « Toujours confiné entre les 2 oreilles».
Imaginez un instant que votre cerveau ait ses propres règles de distanciation sociale. « Reste à deux neurones d'écart, s'il te plaît! » Votre hippocampe, ce fervent organisateur de souvenirs, se retrouve soudain à gérer une foule de réminiscences masquées, tandis que votre amygdale (oui, cette alarmiste émotionnelle) crie au loup à la moindre étreinte.
Noémi nous révèle que, quatre ans après le début de la pandémie, nous sommes nombreux à mariner encore dans une sorte de sauce à l'anxiété sociale. Comme si, après avoir enfin décroché notre diplôme de l'école du « bien se tenir seul chez soi», nous hésitions à postuler pour le grand monde extérieur. Le terme « syndrome de désengagement pandémique» est lancé, décrivant ceux parmi nous qui, tel un vieux logiciel, peinent à s'actualiser vers la version « Post-Pandémie 1.0».
Pourtant, la vie continue de pulser au-delà de nos écrans, n'est-ce pas? Les parcs ne demandent qu'à voir nos sourires, les rues murmurent nos noms, aspirant à être foulées par des pas qui hésitent encore à se déconfiner. Le monde est un buffet opulent d'expériences, mais nos fourchettes psychologiques semblent avoir perdu leur appétit.
La question demeure : comment briser cette chaîne invisible qui nous lie encore à un passé révolu ? Noémi nous suggère d'oser, pas après pas, réapprendre les chorégraphies sociales que nous exécutions autrefois avec tant d'aisance. Peut-être est-il temps de réenchanter nos interactions, de revoir nos amis et notre famille non pas comme de potentiels vecteurs de maladie, mais comme les précieux compagnons de vie qu'ils ont toujours été.
En réalité, le « Toujours confiné entre les 2 oreilles» n'est pas un état permanent. C'est une invitation à se réinventer, à s'ouvrir de nouveau au monde avec prudence, mais avec l'espoir que demain, nos interactions sociales seront empreintes non de peur, mais de cette chaleureuse humanité qui nous a tant manqué.
En somme, si Noémi Mercier nous tend un miroir réfléchissant notre propre hésitation à sortir de nos coquilles, c'est sûrement pour nous rappeler que la vraie liberté commence là où finit la peur. Alors, chers confinés de l'âme, êtes-vous prêts à redécouvrir le monde, un sourire non masqué à la fois?
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